Le projet doit ici répondre à différentes échelles, celle d’un quartier en plein développement, celle d’une proximité plus directe et celle de l’usager. Son implantation trouve sa logique dans le dessin du tissu urbain existant. Le projet suit donc les limites du terrain et participe au dessin des rues. Sa position en tête de proue nécessite de se poser la question des angles. Au rez-de-chaussée l’angle qui accueille l’entrée principale se plie pour inviter l’usager et permet de créer un espace couvert qui marque l’entrée.
L’écriture se veut légère, en contraste avec l’architecture environnante plus monolithique. Le rez-de-chaussée très ouvert exprime une verticalité tandis que les étages affirment une horizontalité marquée par la superposition des dalles en béton. La fonction première de parking est perçue comme une opportunité d’imaginer cet édifice comme étant totalement ouvert et largement ventilé. Pour répondre aux contraintes acoustiques et limiter les vues directes sur le stationnement, deux façades sont habillées de grands panneaux de polycarbonate, sorte de dentelle qui laisse passer la lumière et créent des jeux d’ombres en fonction des heures de la journée. Cette volonté d’assumer une architecture aux lignes simples participe à l’identité du bâtiment et permet à celui-ci de devenir le support d’éléments plus aléatoires que sont la végétation et l’habitat pour les oiseaux et insectes. Des petits volumes trouvent alors leurs places en façade, réserves de terre pour permettre à une végétation généreuse d’y pousser. Les deux façades en polycarbonate accueillent quant à elle des nichoirs et autres petits habitats destinés aux oiseaux et insectes. La façade prend vie et une certaine poésie naît. Si par sa position centrale, les quatre façades du projet sont visibles, la cinquième façade (la toiture) est également un élément déterminant de notre réflexion. Elle est exploitée à son maximum en proposant une alternance entre cheminements, points de vue et végétation. Le matière des édicules réfléchit la lumière et devient même miroir du paysage. L’ambition ici est bien de créer un projet ouvert qui échange avec l’espace public et l’environnement direct, un projet qui dépasse sa fonction première de parking, un projet à l’image d’un quartier nouveau prometteur.